Marguerite de Suresnes (1594-1633)

Publié le par olivierlendo@msn.com

"Elles auront (...) pour monastère une maison de malades, pour cellule une chambre de louage, pour cloître les rues de la ville ou les salles des hôpitaux."  C'est ainsi que Saint Vincent de Paul définira la condition des Filles de la Charité.  Cette idée innovante n'est pas tombée du ciel. La première d'entre les Filles de la Charité montrera à Monsieur Vincent le chemin à prendre. Il parcourt la campagne parisienne avec ses missionnaires quand Marguerite Naseau croise sa route.  Elle est vachère à Suresnes (Hauts-de-Seine).  Depuis 1617, les confréries de charité secourent les pauvres des campagnes, mais avec des moyens humains limités.  Car les confréries réunissent des dames de condition qui se tiennent à l'écart des corvées. Elles font parfois appel à leurs servantes pour les assister. Mais la misère du monde rural est immense.  Des mercenaires sans aveu rançonnent les paysans, pillent le bétail, dévastent les récoltes, quand ce n'est pas le Cardinal-Ministre qui lève de nouveaux impôts pour financer des guerres.  La famine et le désespoir sont partout. Monsieur Vincent et ses missionnaires passent par Suresnes, un village en bordure de Seine, non loin de Paris. Marguerite Naseau est une vachère qui s'est instruite pour apprendre aux enfants du village à lire.  Elle a 36 ans quand elle suit Monsieur Vincent pour épauler les missionnaires.  De retour de mission en février 1630, Monsieur Vincent confie Marguerite Naseau à Sainte Louise de Marillac.  Se forme alors une intuition chez Louise de Marillac, qu'elle défendra auprès de Monsieur Vincent encore sceptique: former une compagnie de servantes des pauvres. Contrairement aux dames des confréries, la jeune recrue de Suresnes ne recule devant aucune corvée.  D'autres paysannes suivront son exemple et rejoindront la mission. Marguerite Naseau est considérée comme la première Fille de la Charité. Une nouvelle pandémie de peste noire se propageait alors en Europe, dépeuplant le sud de la France et remontant jusqu'à l'Angleterre.  Marguerite Naseau en mourra en février 1633 après avoir donné son lit à une femme qui en était atteinte.  En son hommage, une place porte aujourd'hui son nom dans la ville de Suresnes.

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